10-11 MAI 1944 - BOMBARDEMENT DE FIVES LILLE
Etude réalisée par Michel Coste sur une proposition du sujet d'André Hautier
PREAMBULE
Dans le cadre de la préparation du débarquement allié, délaissant momentanément les frappes sur l'Allemagne, le Bomber Command donna priorité aux bombardements sur le territoire français dans le but de désorganiser le déploiement des troupes ennemies - en détruisant les installations ferroviaires stratégiques (voies ferrées, gare de triage) - et de réduire à néant les sites industriels (complexe métallurgique, sites de réparation etc..) soutenant l'effort de guerre allemand.
Lille et sa périphérie, foyers industriels (industries textile, chimique, métallurgique) depuis le 19eme siècle, furent les cibles privilégiées des frappes alliés dès 1941.
Elles représentaient, de par leurs situations géographiques et de par la présence d'un puissant consortium industriel utilisé par l'ennemi, une position stratégique que les alliés devaient impérativement anéantir en vue d'un débarquement imminent.
CONCLUSION
Dès la signature de l'Armistice, la région Nord fut déclarée "Zone Interdite" par les autorités allemandes. Lille connut de nouveau l'occupation.
Pendant plus de quatre ans elle subit, comme vingt deux ans auparavant, les destructions systématiques, les restrictions alimentaires, la répression, les prises d'otages, les exécutions.
Dès juin 1941 les premiers bombardements alliés, bien qu'accueillis avec crainte et effroi, redonnèrent l'espoir aux populations asservies. Avec régularité, les alliés pilonnèrent pendant près de trois ans les sites stratégiques de la région lilloise, entrainant des destructions et la mort d'innocents. Les lillois firent preuve d'une réserve exemplaire sachant que ces épreuves étaient les signes avant-coureurs d'une libération plus ou moins imminente.
Les bombardements de Pâques 1944 sur la gare de Lomme-Délivrance et du 10/11 mai sur Fives-Lille, qui provoquèrent la mort de plus de mille personnes, exaspérèrent la population; une certaine "rancoeur" et un sentiment d'hostilité naquirent envers l'aviation alliée.
Attitude bien compréhensive alors que les stratèges alliés, sur ordre de
Winston Churchill , essayaient lors de chaque raid de minimiser les pertes civiles avec une préparation des plus minutieuses. Hélas les "impondérables" ne pouvant être pris en compte furent la cause de dommages collatéraux non souhaités.
Heureusement, dès le 3 septembre, Lille fut libérée par les troupes britanniques qui furent accueillies avec une joie indicible et grand enthousiasme; la population fut reconnaissante envers les Libérateurs des sacrifices que leurs troupes et leur aviation avaient enduré pour permettre de recouvrer leur liberté et sut dissiper le malentendu persistant suite à ces différents raids meurtriers.