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Résumé du rapport d’évasion WO 208/3301/175 par J-L Maillet (source: Archives Nationales de Kew):
Arrêté dès son atterrissage dans les environs de Gravelines, il est conduit à Desvres où sont regroupés 5 à 6000 prisonniers anglais capturés à Calais (qui tombe le 27 mai). Treacy y rencontre le Wing Co Embry abattu le 28 mai (Blenheim L9391 - fiche N°1934) avec lequel ils décident de s’évader. Première évasion le 30 mai, pendant le transfert à pied des prisonniers vers Hesdin, les deux pilotes s’échappent séparément de la colonne vers midi du côté de Lebiez et ne se reverront pas. Treacy se déplace de nuit vers le sud (sans carte ni boussole) dans le but de rejoindre la côte. Le 1er juin, il trouve refuge dans une ferme à Buire-le-Sec où il reste plusieurs jours et y rencontre un artilleur anglais caché à Campagne-lès-Hesdin. Le 10 juin, ils partent tous les deux pour Camiers sur la côte mais reviennent à leur point de départ, la présence allemande sur la plage étant trop dangereuse. Le 3 juillet : Avec trois soldats du régiment des Black Watch, ils gagnent la côte et explorent la baie d’Authie dans l’espoir d’y trouver une embarcation. Repérés par les allemands, ils sont arrêtés. Seconde arrestation. En civil, ils affirment être des réfugiés belges mais sont démasqués car l’un des soldats avait une photo d’origine anglaise sur lui. Seconde évasion. Interné à Saint-Pol-sur-Ternoise, Treacy parvient à sortir du camp de prisonniers et tombe sur un groupe de françaises. L’une, à laquelle il dévoile son identité lui donne une adresse à Lille où il reste 5 à 6 jours. Son contact lui donne des faux papiers, une carte, de l’argent, de la nourriture et un vélo avec lequel il retourne dans la baie d’Authie.
Il se procure une barque chez un fermier pour 40 fr. (15 € actuels). Le 13 juillet, il descend l’Authie jusqu’à la mer. Repéré par les allemands en position dans les dunes au sud de Berck, il continue de s’éloigner - à la rame - sous les tirs des sentinelles et est sauvé par un banc de brume. 14 juillet : En face du Touquet à une quinzaine de km. En mer, il est survolé par des appareils allemands, le mitrailleur de l’un d’eux lui faisant signe de rejoindre la côte. Comme il continue de s’éloigner, quelques rafales de mitrailleuses lui sont tirées et un hydravion He.59 vient amerrir près de lui. Troisième arrestation. Emmené à Boulogne puis au Touquet et enfin Lille où il est interrogé à chaque fois, soupçonné d’espionnage avec le risque d’être fusillé. L’officier de renseignement est même prêt à entrer en contact par radio avec Londres pour vérifier son identité.
Finalement expédié début août, dans un camp de prisonniers à Lockeren au nord de la Belgique. Là, un officier du Royal Army Medical Corps lui donne une boussole et une carte. Troisième évasion non datée de Lockeren vraisemblablement à la mi-août. Il Rejoint Cysoing (France) puis Bouvines où il reste caché huit semaines. A Bouvines, il a le temps de surveiller les vagues de He 111 qui partent bombarder l’Angleterre depuis l’aérodrome de Seclin tout proche et note qu’à chacun de leurs retours ils ne sont pas plus de la moitié à revenir. Le 16 octobre, il franchit sans difficulté la ligne de démarcation dans la Vienne entre St Julien-l’Ars et St-Martin-la-Rivière à l’est de Poitiers. A Limoges un ancien pilote anglais de 14-18, directeur d’une usine de chaussures, le sort des griffes de la police. Passe à Vichy (300 fr. de l’ambassade des USA) et enfin Marseille où il obtient un passeport irlandais et vit comme civil dans un hôtel. 22 janvier 1941 : quitte Marseille pour Lisbonne via : Narbonne, Barcelone et Madrid - vraisemblablement en train. Retour UK 30 janvier par vol Lisbonne-Barnstaple (Devon)
(ndlr : depuis son évasion de Lockeren, il est plus que probable qu’il est pris en charge par le réseau Pat O'Leary. Son nom est d’ailleurs cité comme agent du réseau pendant son séjour de près de 3 mois à Marseille.)
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