Crash du Wellington - Mk.IV - s/n Z1276 BH°W
Fiche France-Crashes 39-45 modifiée le 31-05-2023
Date Nation Département Unité - Mission
27-04-1942 Angleterre/Common. Ardennes 300 Sq Land of Masovia PAF Köln (All)
Localisation Les Ripelles - Cne de Fromelennes
Circonstances Au vol aller, abattu par un chasseur de nuit - Avion évacué en parachute - Vers 23h30
Commentaires Décollage 20h00 le 27/04 de Hemswell, Lincolnshire UK - D'après le rapport d'évasion du Pil, il est possible que le crash ait eu lieu en Belgique (à confirmer avec les autres rapports)
Sources ** Jean-Luc Maillet (sources: CWGC / polishsquadronsremembered.com / Lostbombers / conscript-heroes.com) / Henry Corroy (source: La Résistance en Champagne-Ardenne-JP Husson) / Claude Archambault
Historique 16/10/2011=Création - 30/07/2015=Ajout lien,prénom CoP,comm équip - 01/10/2017=Ajout comm av - 01/05/2019=Modif local - 31/05/2023=Ajout rapports,infos équip,5 photos
Grade Prenom Nom Poste Corps Etat Lieu d'Inhumation Commentaires
P/O Jan Mieczyslaw Fusinski Pil PAF En fuite P1719-783398 - Né le 29/07/1920 à Gajecice, Poland - Se pose près de l'avion en flammes - En fuite avec réseau PAO par Pyrénées/Espagne/Gibraltar – Emprisonné au Camp Miranda – Retour UK 25/08/1942 - Rapport WO 208/3310/818 - Sera tué le 28/05/1943 aux commandes du Mosquito DZ758 en Allemagne
P/O Waclaw Piotr Wasik CoP PAF En fuite P0840 - Né le 13/03/1916 à Dabrowa Gorn, Poland - Se pose à près du fort de Charlemont (08), 3 km O de Givet - Retour UK par Pyrénées/Espagne/Gibraltar – Passe par la prison de Miranda, Espagne - Rapport WO 208/3311/971 - retourne en opération – de nouveau abattu et évadé le 29/08/1944 lors d’une opération sur Stettin (All.)
Sgt Andrzej Malecki Rad/M PAF En fuite 793809 - En fuite avec réseau PAO par Pyrénées/Espagne/Gibraltar - Rapport WO 208/3309/776
P/O Tadeusz Wawerski Mec/O PAF Prisonnier P1448 - Né le 08/06/1908 à Kielbow, Poland - PoW No 2546 Stalag Luft III
Sgt Mieczyslaw Sierpina Mit PAF Prisonnier 783359 - Né le 05/03/1916 à Jabloniec, Poland - retenu dans un hôpital à cause de ses blessures – pas de No de prisonnier – retour en Angleterre le 6 octobre 1944 vraisemblablement par échange de prisonniers
Sgt Stefan Miniakowski Mit PAF Evadé 792238 - Né le 18/02/1916 à Mohylow, Russia - Blessé au bras à l'atterrissage - En fuite, fait prisonnier vers Châteauroux, hospitalisé et évadé, repris et envoyé au Fort de la Revère, évadé à nouveau - Retour UK par bâteau le 30/07/1943 via Pyrénées/Espagne/Gibraltar - Rapport WO 208/3309/797
** Les sources sont citées chronologiquement en fonction des nouvelles informations reçues ou trouvées
Fiche tech Correspondance grades Abréviations utilisées Filières d'évasion Camps de Pow Bases RAF/USAAF Utilitaires
Compléments (rapports - helpers - récits - liens - photos)
Rapport Sgt Miniakowski : - Traduction Ph Laroyenne
( On 27 Apr 42 I left Hemswell aerodrome for a bombing raid on Cologne. Over Givet we were attacked and shot down by an Me. I baled out at about 0300 hrs and landed three miles south of the town. The aircraft when last seen was falling in flames. I walked for about an hour and knocked at the first house I came to. After I explained who I was, the owner took me in and gave me civilian clothes and food. The next morning my host was most concerned about my parachute , which I had left on landing. I set out and retrieved it and took it back to the house, where it was buried , together with uniform an maps. During my absence , Sgt. Wawarski, the observer of the aircraft, had arrived at the house. Three days later we left the house with two men who put us on the train for Paris. We were given an address to go to in Paris, but on arrival there, the lady was not keen to help us, but gave us the address of a hospital where there was a Polish nurse. With the help of this nurse a lady came the next day and took us to her house. We were given food and later put on the train for Chateauroux. She also gave us our tickets and the address of a French army captain. On the journey we had no change, and I lost touch with Sgt. Wawarski. Not having the tickets or the address, I approached a railway worker cleaning the station. When I told him I was an escaped P/W from Germany, he offered to help me. He took me on to Selles-sur-Cher, 20 miles south of Blois, by train. I gave him the money for the tickets. Here the railway man went to a cafe, where he hoped to get help for me to cross the Demarcation Line. At the cafe we were told that two German guards had been killed that day, and on hearing this he became very nervous. I gave him 200 frs telling him he must help me. We then went to a small hotel, where a number of railway workers were staying. These were all very frightened and would have nothing to do with me. Back at the station, after buying my friend a few drinks to cheer him up, he took me to Faverolles, 18 miles to the west. Here we went to a cafe for help, and eventually I was taken to a large house, through the garden of which ran the Line of Demarcation. When my helpers saw there were no guards about, I crossed the line and went to a house that had been pointed out to me. My arm, which had been hurt on landing, was now giving me trouble, and I was advised to go to hospital. Outside the house I was asked for my papers by a gendarme. I told him who I was and he then took me to the police station. Here I stayed the night and next day two gendarmes took me to a hospital at Chateauroux. On 13 May 42 while my guard was asleep I managed to escape from the hospital, but was soon caught, handcuffed, and taken to the police station. The next day I was sent under guard to Toulouse where I was interrogated, but divulged nothing. After one day at Toulouse, I was transferred to Fort de la Revere, where I again went to hospital. Here I met S/Ldr. J.W. Straight. My escape from hospital and journey to Gibraltar is identical with his. On 24 Jul 42 I left Gibraltar on the "Lanstephen Castle" arriving Gourock 30 Jul 42.Original) - source WO 208/3309/797 - Traduction Ph Laroyenne :
Le 27 avril 42, je quittai l'aérodrome de Hemswell pour un bombardement sur Cologne. Au-dessus de Givet, nous avons été attaqués et abattus par un Me. J'ai sauté vers 03h00 et j'ai atterri à trois miles au sud de la ville. L'avion lorsqu'il a été vu pour la dernière fois, il tombait en flammes. J'ai marché pendant environ une heure et j'ai frappé à la première maison à laquelle je suis arrivé. Après avoir expliqué qui j'étais, le propriétaire m'a accueilli et m'a donné des vêtements civils et de la nourriture. Le lendemain matin, mon hôte était surtout préoccupé par mon parachute, que j'avais laissé à l'atterrissage. Je suis parti et je l'ai récupéré et je l'ai ramené à la maison, où il a été enterré, avec un uniforme et des cartes. Pendant mon absence, le sergent Wawerski, l'observateur de l'avion, était arrivé à la maison. Trois jours plus tard, nous quittions la maison avec deux hommes qui nous mettaient dans un train pour Paris. On nous a donné une adresse à Paris, mais en arrivant là-bas, la dame n'a pas voulu nous aider, mais nous a donné l'adresse d'un hôpital où se trouvait une infirmière polonaise. Avec l'aide de cette infirmière, une dame est venue le lendemain et nous a emmenés chez elle. On nous a donné de la nourriture et plus tard on nous a mis dans le train pour Châteauroux. Elle nous a également donné nos billets et l'adresse d'un capitaine de l'armée française.
Pendant le voyage, nous n'avons eu aucun changement et j'ai perdu le contact avec le Sgt. Wawerski. N'ayant ni les billets ni l'adresse, j'ai approché un cheminot qui nettoyait la gare. Quand je lui ai dit que j'étais un prisonnier évadé d'Allemagne, il m'a proposé de m'aider. Il m'a emmené à Selles-sur-Cher, à 20 miles au sud de Blois, en train. Je lui ai donné l'argent pour les billets. Ici, le cheminot est allé dans un café, où il espérait obtenir de l'aide pour que je franchisse la ligne de démarcation. Au café, on nous a dit que deux gardes allemands avaient été tués ce jour-là, et en entendant cela, il est devenu très nerveux. Je lui ai donné 200 frs en lui disant qu'il devait m'aider. Nous sommes ensuite allés dans un petit hôtel où logeaient un certain nombre de cheminots. Ils étaient tous très effrayés et ne voulaient avoir rien à faire avec moi. De retour à la gare, après avoir offert quelques verres à mon ami pour lui remonter le moral, il m'a emmené à Faverolles, à 30 km à l'ouest. Ici, nous sommes allés chercher de l'aide dans un café, et finalement j'ai été emmené dans une grande maison, à travers le jardin de laquelle courait la ligne de démarcation. Lorsque mes aides ont vu qu'il n'y avait pas de gardes, j'ai franchi la ligne et je suis allé dans une maison qui m'avait été indiquée.
Mon bras, qui avait été blessé à l'atterrissage, me causait maintenant des problèmes et on m'a conseillé d'aller à l'hôpital. A l'extérieur de la maison, un gendarme m'a demandé mes papiers. Je lui ai dit qui j'étais et il m'a ensuite emmené au poste de police. J'y passai la nuit et le lendemain deux gendarmes m'emmenèrent dans un hôpital de Châteauroux.
Le 13 mai 42, alors que mon garde dormait, j'ai réussi à m'échapper de l'hôpital, mais j'ai été rapidement attrapé, menotté et emmené au poste de police. Le lendemain, j'ai été envoyé sous bonne garde à Toulouse où j'ai été interrogé, mais je n'ai rien divulgué. Après une journée à Toulouse, j'ai été transféré au Fort de la Revere (06), où j'ai de nouveau été hospitalisé. Ici, j'ai rencontré S/Ldr J W Straight. Mon évasion de l'hôpital et mon voyage à Gibraltar sont identiques aux siens.
Le 24 juillet 42, j'ai quitté Gibraltar sur le SS " Lanstephen Castel" pour arriver à Gourock le 30 juillet 42.

Rapport Sgt Malecki : - ( We left Hamsworth at 2200 hrs on 27 Apr to bomb Cologne. We were shot down before we reached there by three Messerschmitt 110's. Tha aircraft was set well alight so we baled out. The rest of the crew were : Fusinski (Spain), Wasik (In France), Wawerski (interned in France), Sierpina (unknown), and Miniakovski (interned in France). I landed on a hill-side somewhere near Givet. I spent a day and a night in the district, hiding most of the time. On 30 Apr, in the afternoon, I met a man working in the fields. I told him who I was and asked for food and clothes, which he said he would bring that evening. I waited till 2100 hrs but he did not came, I therefore decided to make south of Givet by an old boat, which I found on the bank. I marched south by compass for five days, mainly through woods, till I found myself on the road just east Charleville. During this time I had lived mainly on Horlicks tablets and chocolate. At this point I was arrested by a gendarme whose attention was attracted to me by my unshaven and unkempt appearance. He did not search me, but locked me in an upstairs room in a house. I had with me a small saw with which I managed to cut out the lock after about three hours work, and left the house safely. I walked all that night and came to some farms in the morning. I saw some Germans soldiers at the first and tried the second one thinking they would not be there also. The people gave me a jacket and shoes and some food. They warned me not to go near Reims, as the Germans were on the lock-out, having found five parachutes near Charleville. They advised me to cross the Line of the Zone Interdite near Vouziers. I therefore carried on south, mainly on side-roads, for several days until I reached the river Aisne at Vouziers.. The bridge there had a German sentry at both ends so I swam the river and continued south to Suippes. There I got some food at a house where I was told tht the U.S. Consul was leaving Lyon because of trouble over the seizure of Madagascar. I therefore determined to make for Switzerland instead. I am not quite sure how long this took me. I lived on what little food I got from people I met and what I could pick up myself, such as an occasional chicken. I very seldom called at houses. The route I followed was : Bar-le-Duc, Lamarche, Bourbonne-les-Bains, Vesoul, Villersexel, clerval, Maîche. The latter town was within 10 kms of the France-Swiss frontier. I tried to cross the frontier several times at different points in this district, but owing to the size of the river and the presence of Germans at all possible crossing places, I had to give up the attempt, and I turned back towards the Demarcation Line, which I managed to cross just below Arbois, near Poligny, on 21 May. Original) - source WO 208/3309/776 – PARTIE I: - Traduction Ph Laroyenne
Nous avons quitté Hamsworth à 22h00 le 27 avril pour bombarder Cologne. Nous avons été abattus avant d'y arriver par trois Messerschmitt 110. L'avion était bien abimé alors nous avons sauté. Le reste de l'équipage était composé de : Fusinski (Espagne), Wasik (En France), Wawerski (interné en France), Sierpina (inconnu) et Miniakovski (interné en France).
J'ai atterri sur une colline quelque part près de Givet. J'ai passé une journée et une nuit dans le secteur, me cachant la plupart du temps. Le 30 avril, dans l'après-midi, j'ai rencontré un homme qui travaillait dans les champs. Je lui ai dit qui j'étais et j'ai demandé de la nourriture et des vêtements, qu'il a dit qu'il apporterait ce soir-là. J'ai attendu jusqu'à 21h00 mais il n'est pas venu, j'ai donc décidé de me rendre au sud de Givet par un vieux bateau, que j'ai trouvé sur la berge. J'ai marché vers le sud au compas pendant cinq jours, principalement à travers les bois, jusqu'à ce que je me retrouve sur la route juste à l'est de Charleville. Pendant ce temps, j'avais vécu principalement de tablettes
Un aliment complet - Ration de 24 heures
Horlicks
et de chocolat. C'est alors que je fus arrêté par un gendarme dont l'attention fut attirée sur moi par mon apparence mal rasée et négligée. Il ne m'a pas fouillé, mais m'a enfermé dans une chambre à l'étage d'une maison. J'avais avec moi une petite scie avec laquelle j'ai réussi à couper la serrure après environ trois heures de travail et j'ai quitté la maison en toute sécurité.
J'ai marché toute la nuit et je suis arrivé dans certaines fermes le matin. J'ai vu des soldats allemands à la première et j'ai essayé la seconde en pensant qu'ils ne seraient pas là aussi. Les gens m'ont donné une veste, des chaussures et de la nourriture. Ils m'ont averti de ne pas approcher de Reims, car les Allemands étaient en « lock-out », ayant trouvé cinq parachutes près de Charleville. Ils m'ont conseillé de franchir la Ligne de la Zone Interdite près de Vouziers.
J'ai donc continué vers le sud, principalement sur des routes secondaires, pendant plusieurs jours jusqu'à ce que j'atteigne la rivière Aisne à Vouziers. Là, j'ai obtenu de la nourriture dans une maison où l'on m'a dit que le consul américain quittait Lyon en raison de troubles liés à la prise de Madagascar. J'ai donc décidé de me diriger plutôt vers la Suisse. Je ne sais pas exactement combien de temps cela m'a pris. Je vivais du peu de nourriture que je recevais des gens que je rencontrais et de ce que je pouvais ramasser moi-même, comme un poulet occasionnel. J'ai très rarement toqué aux portes des maisons. Le parcours que j'ai suivi était : Bar-le-Duc, Lamarche, Bourbonne-les-Bains, Vesoul, Villersexel, Clerval, Maîche. Cette dernière ville se trouvait à moins de 10 km de la frontière franco-suisse. J'ai tenté plusieurs fois de franchir la frontière en différents points de ce district, mais en raison de la taille du fleuve et de la présence d'Allemands à tous les points de passage possibles, j'ai dû abandonner et j'ai rebroussé chemin vers la ligne de démarcation, que j'ai réussi à franchir juste en dessous d'Arbois, près de Poligny, le 21 mai.
Rapport Sgt Malecki : - ( As I had now been walking for ever three weeks I was very tired, so I called at a farm and asked them to help. When they heard I was Polish they passed me on to a Yugoslav at another farm. I told him I was walking for Lyon, and he wrote out my particulars including the fact that I was R.A.F., and advised me to go to Lons-le-Saulnier to the Commissariat Special who would help me. When I reached there I was kept for three days, but as my Yugoslav friend had put down the fact that I was R.A.F. they could not help me, but sent me to Lyons by car. I was taken to a cafe where I was met by a civilian who gave me food and then took me to a building full of gendarmes. In a room there he put a number of questions to me such as "Is food scarce in England ? " , "Is there any petrol shortage ? ". In answer to the latter question I told him that when I went on leave if there was no good railway route my S/Ldr. Sent me by aircraft. This man then suggested that I should go back to England and write him regular accounts about the situation there. He seemed specially interested in the U.S. Army. He said he would make arrangements about Censorship. If I did not agree, he said, I would be interned. I asked him to give me time to think, so he said he would be bring me a form to sign. When he walked out of the door I followed immediately behind him and as he turned right I turned left down the corridor. I walked out and passed the guard and took to my heels. I was able to get in touch with people in the district who arranged for my passage back to the U.K.
APPENDIX C - At Lyon I went to the U.S. Consulate and was sent from there by the organization to Marseille, where I met F/O Krawczyk and Sgt. Polesinski. After a day in Marseille we were taken to Nimes (2 days) and then on to Toulouse. From there Sgt. Polesinski and I were sent on our own to report at a hotel in Osseja. At Osseja we were stopped by a police patrol, who took us with them to their station. We were put into a room and told to wait. They took our papers and food and locked it in the next room. We were then left alone and immediately broke into the next room, recovered our papers and food and left the building. We hid in a bushes on the outskirts of Osseja till nightfall, when we went to the hotel we had been told of. There we found a guide who took us to a farm near the border, where we found F/O Krawczyk and six others. We left next day for Madrid (2 weeks) and then to Gibraltar.
Original
) - source WO 208/3309/776 – PARTIE II - Traduction Ph Laroyenne:
Comme je marchais maintenant depuis trois semaines, j'étais très fatigué, alors j'ai toqué à la porte d’une ferme et leur ai demandé de l'aide. Quand ils ont appris que j'étais polonais, ils m'ont confié à un Yougoslave dans une autre ferme. Je lui ai dit que je marchais en direction de Lyon, et il a écrit mes coordonnées y compris le fait que j'étais de la R.A.F., et m'a conseillé d'aller à Lons-le-Saulnier au Commissariat Spécial qui m'aiderait. Quand je suis arrivé là-bas, j'ai été retenu pendant trois jours, mais comme mon ami yougoslave avait écrit que j'étais de la R.A.F. ils ne purent m'aider, mais m'envoyèrent à Lyon en voiture. J'ai été emmené dans un café où j'ai été accueilli par un civil qui m'a donné à manger puis m'a emmené dans un immeuble plein de gendarmes. Dans une pièce, il m'a posé un certain nombre de questions telles que "la nourriture est-elle rare en Angleterre ?", "Y a-t-il une pénurie d'essence ?". En réponse à cette dernière question, je lui ai dit que lorsque je partais en congé, s'il n'y avait pas de bonne voie ferrée, mon S/Ldr. M'envoyait par avion. Cet homme m'a alors suggéré de retourner en Angleterre et de lui écrire des comptes rendus réguliers sur la situation là-bas. Il semblait particulièrement intéressé par l'armée américaine. Il a dit qu'il prendrait des dispositions concernant la censure. Si je n'étais pas d'accord, dit-il, je serais interné. Je lui ai demandé de me laisser le temps de réfléchir, alors il m'a dit qu'il m'apporterait un formulaire à signer. Quand il a franchi la porte, je l'ai suivi immédiatement derrière lui et alors qu'il tournait à droite, j'ai tourné à gauche dans le couloir. Je suis sorti et j'ai dépassé le garde et j'ai pris la fuite. J'ai pu entrer en contact avec des personnes du district qui ont organisé mon retour au Royaume-Uni.
APPENDIX - À Lyon, je suis allé au Consulat des Etats-Unis et j'ai été envoyé de là par l'organisation à Marseille, où j'ai rencontré le F/O Krawczyk et le Sgt. Polesinski. Après une journée à Marseille, nous avons été conduits à Nîmes (2 jours) puis à Toulouse. De là, le sergent. Polesinski et moi avons été envoyés seuls pour nous présenter dans un hôtel à Osseja (66). A Osseja, nous avons été arrêtés par une patrouille de police, qui nous a emmenés à leur poste. On nous a mis dans une pièce et on nous a dit d'attendre. Ils ont pris nos papiers et notre nourriture et les ont enfermés dans la pièce voisine. Nous nous sommes alors retrouvés seuls et nous sommes immédiatement entrés par effraction dans la pièce voisine, avons récupéré nos papiers et notre nourriture et avons quitté le bâtiment. Nous nous sommes cachés dans des buissons à la périphérie d'Osseja jusqu'à la tombée de la nuit, puis nous sommes allés à l'hôtel dont on nous avait parlé. Là, nous avons trouvé un guide qui nous a emmenés dans une ferme près de la frontière, où nous avons trouvé le F/O Krawczyk et six autres. Nous sommes partis le lendemain pour Madrid (2 semaines) puis pour Gibraltar.

Rapport P/O Wazik : - ( I took off from Helmswell at 2000 hrs on 27 Apr 42 to bomb Cologne. On the way out we were attacked and I had to bale out, landing on the "Fortifications de Charlemont", two miles west of Givet, Occupied France, at about 2330 hrs. The a/c crashed about three miles away. The rest of the crew …of whom two probably landed safely. I landed unhurt, and hearing French spoken I concluded that I was either in Belgium or France and I turned south to Vaucelles, five miles S.W. of Givet, a small village which lies just inside Belgium. I hid for the day in a forest and in the evening I was intercepted by French frontier guards. On my showing them a pound note they pointed out the way to Vaucelles, where I went to a house for one night, receiving food and civilian clothes. On the next day, 29 Apr, i was moved to another house and on 30 Apr my helper (a priest) arranged for me to be fetched to the village of Villerzie (Belgium), ten miles south of Givet, where I stayed for fifteen days. Meanwhile my new host made contact with an organization.
APPENDIX C - On 30 Apr my host, who was the priest of Vaucelles, Belgium, sent for the priest at Willerzie who took me to his house. I remained there for 15 days while he sent my name and particulars to an organization in Brussels. The Gestapo, however, arrested the chief of the organization at that time and discovered a record of my particulars. This resulted in my host (M. Grandjean) being arrested on 15 May with his sister. At that moment I happened to be in the house of M. Bruck (?), who is one of the forest guardians of the district. I therefore was hidden by them in the forest and was helped both by his son and daughter (Albert and Marie) and by some people called La Fontaine of Vieux Moulin (in France), 4 miles S.W. of Willerzie. I remained thus for five days while my helpers made contact with a photographer, M. Petit of Namur. Under the direction of the latter I walked to the village of Gedhine (East of Willerzie), where I was picked up in a car by Petit and Dubois (Burgmaster of Dhuy) and driven to the house of M. Vitry at Praniere, seven miles West of Namur, Where I stayed for one week. About 26 May I went by car to a spot which lies between the village of Rienne and Willerzie, accompanied by F/O Szkuta, two Belgians, Gendarme N° 562 of the Brussels Police force and two guides.
Original
) - source WO 208/3311/971 – PARTIE I: - Traduction Ph Laroyenne
J'ai décollé de Helmswell à 20h00 le 27 avril 42 pour bombarder Cologne. En sortant, nous avons été attaqués et j'ai dû sauter en parachute, pour atterrir sur les "Fortifications de Charlemont", à deux miles à l'ouest de Givet, en France occupée, vers 23h30. L’appareil s'est écrasé à environ cinq kilomètres. Le reste de l'équipage est : P/O Fusinski, S/PG 818, and quatre autres, dont deux ont probablement atterri sains et saufs.
J'ai atterri indemne et, entendant parler français, j'ai conclu que j'étais soit en Belgique, soit en France et j'ai tourné vers le sud jusqu'à Vaucelles, à cinq miles au sud-ouest de Givet, un petit village qui se trouve juste à l'intérieur de la Belgique. Je me suis caché pour la journée dans une forêt et le soir j'ai été intercepté par les gardes-frontières français. En leur montrant un billet d'une livre, ils m'ont indiqué le chemin de Vaucelles, où j'ai passé une nuit dans une maison, recevant de la nourriture et des vêtements civils. Le lendemain, 29 avril, j'ai été transféré dans une autre maison et le 30 avril, mon assistant (un prêtre) s'est arrangé pour qu'on me ramène au village de Villerzie (Belgique), à dix miles au sud de Givet, où je suis resté quinze jours. Entre-temps, mon nouvel hôte a pris contact avec une organisation.
APPENDIX C - Le 30 avril, mon hôte, qui était le curé de Vaucelles, en Belgique, fit venir le curé de Willerzie qui me conduisit chez lui. J'y suis resté 15 jours pendant qu'il envoyait mon nom et mes coordonnées à une station d'accueil à Bruxelles. La Gestapo, cependant, a arrêté le chef de l'organisation à ce moment-là et a découvert un dossier avec des détails sur moi. C'est ainsi que mon hôte (M. Grandjean) a été arrêté le 15 mai avec sa sœur. A ce moment je me trouvais chez M. Bruck (?), qui est l'un des gardes forestiers du pays. J'ai donc été caché par eux dans la forêt et j'ai été aidé à la fois par son fils et sa fille (Albert et Marie) et par des gens appelés La Fontaine à Vieux Moulin (en France), à 4 miles S.W. de Willerzie. Je restai ainsi cinq jours pendant que mes aides prenaient contact avec un photographe, Mr Petit de Namur. Sous la direction de ce dernier je marchai jusqu'au village de Gedhine (Est de Willerzie), où je fus pris en voiture par Petit et Dubois (bourgmestre de Dhuy) et conduit à la maison de Mr Vitry à Pranière, sept miles A l'ouest de Namur, où j'ai séjourné une semaine. Vers le 26 mai je me rendis en voiture à un endroit qui se situe entre le village de Rienne et Willerzie, accompagné du F/O Szkuta, de deux Belges, du Gendarme N° 562 de la Police de Bruxelles et de deux guides.
Rapport P/O Wazik : - ( From this spot we walked S.W. about 7 miles to Montherme on the river Meuse, and continued from there by train to Nancy, arriving at 0100 hrs and going on later to Montbelliard, about 40 miles west of Basle. We then went by car to Maiche near the Swiss frontier and stayed for one week at a first class hotel of which the proprietor was very pro-British. Meanwhile, we kept looking for the best way across the border. Finally we crossed it on 4 Jun in the vicinity of Montjoie and Damvant. From the latter place we walked towards Porrentruy which lies about ten miles E.N.E. of Damvant. Just before we reached Porrentruy we were arrested by Swiss police. We had paid 500 francs for a guide to take us across the border and found it very difficult to make any arrangements because the Germans had recently intensified their patrol of the frontier. I was detained for some days in the police jail at Porrentruy and questioned, but I was travelling as a Belgian civilian and the interrogation was only superficial. On9 Jun I was moved to Berne with Szkuta and made contact with the British Air attache next day. The latter identified us both and on 17 Jun we were sent to Geneva under British protection and put into a hotel. Early on 20 Jun in company with a Swiss gendarme we were taken by car to a cemetery near the French frontier, from which we entered France by crossing a stream on foot. A man met us the order side and guided us to Annemasse. From there we went by train to Nimes via Marseille and stayed there until 29 Jun, when we went on to Toulouse for three days. The party now consisted of Szkuta, F/Sgt. Houghton, a guide and myself. On 2 Jul we left for Osseja, arriving on 3 Jul, and then proceeded towards Spain, walking by night and hiding by day, until we reached Berga, Spain on 5 Jul. At midnight on 5 Jul we left by train for Barcelona and were taken to a private house where we remained until 13 Jul. I then left by train for Madrid, but was arrested on the way by the Spanish police and interrogated. I was travelling as a Canadian under the name of Lebrun, and was detained for seven weeks and two days in Reus, ten miles west of Tarragota, where the treatment was reasonable but the food poor. On 3 Sep I left for Miranda, spending two days on the way at Saragossa. Conditions in Miranda were better. The interrogation was not severe, but include questions put by a small red-headed man who wears glasses and is said to be an Austrian or German internee. This man, as well as another man who comes into the camp accompanied by a dog, appears to be a Gestapo agent. I left Miranda for Madrid on 28 Oct 42 remained there until 1 Nov, when I left for Gibraltar.Original) - source WO 208/3311/971 – PARTIE II - Traduction Ph Laroyenne
De cet endroit, nous avons marché S.W. environ 7 miles jusqu'à Montherme sur la Meuse, et avons continué de là en train jusqu'à Nancy, arrivant à 01h00 et continuant plus tard vers Montbéliard, à environ 40 miles à l'ouest de Bâle. Nous sommes ensuite allés en voiture à Maîche près de la frontière suisse et avons séjourné une semaine dans un hôtel de première classe dont le propriétaire était très pro-britannique. Pendant ce temps, nous avons continué à chercher le meilleur moyen de traverser la frontière. Enfin nous l'avons traversé le 4 juin dans les environs de Montjoie-le-Château et Damvant. (Suisse) De ce dernier endroit, nous avons marché vers Porrentruy (Suisse) qui se trouve à environ dix miles E.N.E. de Damvant. Juste avant d'arriver à Porrentruy, nous avons été arrêtés par la police suisse. Nous avions payé 500 francs pour qu'un guide nous fasse traverser la frontière et nous trouvions très difficile de prendre des dispositions car les Allemands avaient récemment intensifié leur patrouille de la frontière.
J'ai été détenu quelques jours à la maison d'arrêt de Porrentruy et interrogé, mais je voyageais en tant que civil belge et l'interrogatoire n'a été que superficiel. Le 9 juin, j'ai été transféré à Berne avec Szkuta et j'ai pris contact avec l'attaché de l'aviation britannique le lendemain. Ce dernier nous identifia tous les deux et le 17 juin nous fûmes envoyés à Genève sous protection britannique et placés dans un hôtel. Tôt le 20 juin en compagnie d’un gendarme suisse, nous fûmes conduits en voiture à un cimetière près de la frontière française, d'où nous entrâmes en France en traversant à pied un ruisseau. Un homme nous a rencontré l'aide sur l’autre rive et nous a guidé jusqu'à gAnnemasse. De là, nous sommes allés en train à Nîmes via Marseille et y sommes restés jusqu'au 29 juin, date à laquelle nous sommes allés à Toulouse pendant trois jours. Le groupe était maintenant composé de Szkuta, F/Sgt. Houghton, un guide et moi-même. Le 2 juillet, nous sommes partis pour Osseja, arrivés le 3 juillet, puis nous nous sommes dirigés vers l'Espagne, marchant la nuit et nous cachant le jour, jusqu'à ce que nous atteignions Berga, en Espagne, le 5 juillet. À minuit le 5 juillet, nous sommes partis en train pour Barcelone et étions emmenés dans une maison privée où nous sommes restés jusqu'au 13 juillet.
Je suis ensuite parti en train pour Madrid, mais j'ai été arrêté en chemin par la police espagnole et interrogé. Je voyageais en tant que Canadien sous le nom de Lebrun et j'ai été détenu pendant sept semaines et deux jours à Reus, à dix miles à l'ouest de Tarragone, où le traitement était raisonnable mais la nourriture médiocre.
Le 3 septembre, je partis pour Miranda, passant deux jours en route à Saragosse. Les conditions à Miranda étaient meilleures. L'interrogatoire n'était pas sévère, mais comprenait des questions posées par un petit homme roux qui porte des lunettes et qui serait un interné autrichien ou allemand. Cet homme, ainsi qu'un autre homme qui entre dans le camp accompagné d'un chien, semble être un agent de la Gestapo. J'ai quitté Miranda pour Madrid le 28 octobre 42. J'y suis resté jusqu'au 1er novembre, date à laquelle je suis parti pour Gibraltar.

Récits d'évasion sur www.conscript-heroes.com (faire recherche par Z1276 - 3 récits)

Extrait du livre "La Résistance en Champagne Ardenne"-Ed Famot (transmis par Henri Corroy) parlant du P/O Wasik :
"Son parachute s'était posé à l'extrême limite du Fort de Charlemont; s'étant dégagé, il s'est aventuré dans la campagne. C'est là que les douaniers de Hierges l'avaient trouvé, conduit chez une épicière de Vaucelles, le village belge voisin; elle avait averti le curé, qui, à son tour, après lui avoir donné des vêtements et l'avoir hébergé, avait alerté l'Abbé Grandjean; l'Abbé était allé le chercher lui-même à Vaucelles et voilà comment, en mai 1942, le lieutenant aviateur polonais avait échoué au presbytère de Willerzie."

P/O Tadeusz Wawerski
P/O Tadeusz Wawerski (Origine)
P/O Waclaw Piotr Wasik
P/O Waclaw Piotr Wasik (Origine)
Sgt Mieczyslaw Sierpina
Sgt Mieczyslaw Sierpina (Origine)
Sgt Stefan Miniakowski
Sgt Stefan Miniakowski (Origine)
P/O Jan Mieczyslaw Fusinski
P/O Jan Mieczyslaw Fusinski (Origine)


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