Recherche de France-Crashes 39-45

Date	Nation	Département	Unité	-	Mission
Fiche France-Crashes 39-45 modifiée le 25-07-2022
22-11-1939	France	Aisne	Groupe de ReconnaissanceGR I/36		Reconnaissance photographique sur La Capelle (02)/Douai (59)

Localisation	1 km O de l'aérodrome La Fère-Courbes
Circonstances	L'avion est attaqué par méprise par deux patrouilles de Morane Saulnier MS406 - Photo du site www.histoiredumondeMS406 du GCIII/2 vers La Capelle - Le pilote tente de ramener l'appareil à la base mais dans sa prise de terrain après un virage à 90° l'avion en perte de régime part en glissade, touche le sol avec une aile, rebondit sur l'avant du fuselage, s'écrase et prend feu - Vers 10h45
Commentaires	Décollage 10h20 de La Fère-Courbes (02)
Sources **	Michel Coste (SG MemoireDesHommes / Les Ailes dans la tourmente-Jean Hallade) / Richard Sobinski / Claude Dannau (source: www.passionair1940.fr / Mairie)
Historique	29/04/2014=Modif local/Ajout lien - 01/08/2017=Ajout postes - 19/03/2018=Ajout mission,circonst,comm av,comm &quip - 17/01/2021=Ajout lien - 22/11/2021=confirm inhum - 25/07/2022=Ajout rapports

Grade	Prenom	Nom	Poste	Corps	Etat	Lieu d'Inhumation	Commentaires
Cne	Pierre Louis Maurice	Laurent	Obs	AAF	Décédé	Inconnu	35 ans (né 22/1/1905 à Nantes 44) - Cne de décès: Versigny (02)
Sgt	Pierre Jean	Clemenceau	Rad/M	AAF	Décédé	Cim Bussac-Forêt (17) - B28 *	MedMil - 25 ans (né 18/10/1915 à Bussac-Foret 17) - Projeté à 4 ou 5 mètres de l'avion - Grièvement blessé au ventre, décède à l'hopital - Cne de décès: La Fère
Lt	Louis	Pierrat	Pil	AAF	Récupéré		Blessé - Hospitalisé à La Fère
Adj	Paul	Loussalez-Artets	Mit	AAF	Récupéré		Fortement commotionné - Hospitalisé à La Fère

* L'astérique placé à la fin d'un lieu d'inhumation indique qu'il est confirmé

** Les sources sont citées chronologiquement en fonction des nouvelles informations reçues ou trouvées

Fiche de cet avion : à venir	Correspondance grades	Abréviations utilisées	Filières d'évasion	Camps de Pow	Bases RAF/USAAF	Utilitaires

Compléments (rapports - helpers - récits - liens - photos)

Extrait du Rapport du Cdt du GAO 503 : Circonstances :
1 - L’avion Bloch 131 se trouvait à 10h40 à 2.800 mètres d’altitude dans la région de La Capelle/Hirson, lorsqu’il fut attaqué successivement par deux Morane 406 du G C 3/2.
Dès les premières rafales de projectiles, le pilote du Bloch 131 mit l’avion en descente en spirale, sortit le train d’atterrissage, fit lancer des fusées de reconnaissance dont les douilles ont été retrouvées dans l’avion.
L’attaque des chasseurs se poursuivit jusqu’à environ 500 m.
2 – Au cours de l’attaque ; Aucun des membres de l’équipage du Bloch ne fut atteint. L’avion reçut un grand nombre de projectiles : balles et obus dont le détail et les effets sont mentionnés dans le rapport ci-joint de l’Officier mécanicien.
Le pilote du Bloch reprit le vol horizontal vers 300 mètres, rentra le train d’atterrissage. Il constata que la manette des gaz du moteur gauche éait bloquée au régime de 1400 tours, que les réservoirs d’huile et d’essence perdaient par des trous provoqués par balles, que l’avion n’était pas désemparé, qu’il conservait une maîtrise suffisante pour poursuivre son vol.
Le pilote décida, dans ces conditions, de tenter de rejoindre son terrain (Courbes). Le moteur droit donnait 1900 tours, le moteur gauche 1400 tours manette bloquée.
Ce régime des moteurs donnait à l’avion une vitesse d’environ 140 kilomètres au badin, permettant un vol tangent sans possibilité de gagner de l’altitude, ce qui excluait l’emploi des parachutes.
C’est dans ces conditions que l’équipage, un instant perdu, ayant repéré sa route sur Laon, atteignit le terrain de Courbes. Le pilote manœuvra alors pour atterrir. A cet effet, il fit deux virages de prises de terrain en perdant de l’altitude puis, face à la piste, sortit le train d’atterrissage et les volets, et tenta de réduire les moteurs, manœuvre impossible pour le moteur gauche dont la commande était coincée à 1400 tours. L’avion traversa la piste avant que le pilote ait pu couper les contacts. Le pilote remit les gaz pour une deuxième prise de terrain. Le pilote fit rentrer les volets. Au même instant, il eut l’impression d’une baisse de régime et aussitôt ce fut la perte de vitesse, l’avion arriva au sol en glissage sur l’aile gauche, labourant le terrain sur 80 mètres environ.
Conclusions :
L’origine de l’événement résulte de la méprise du chef de la patrouille de Morane 406, l’Adjudant Quememer qui a pris l’avion Bloch 131 pour un Heinkel 111.
Les cocardes d’extrados du Bloch ayant 0m30 de diamètre sont peu visibles, par contre, celles de l’intrados et celles du gouvernail sont très apparentes.
Les chasseurs n’ont pas aperçu les fusées lancées par l’équipage du Bloch.
Toutefois, deux pilotes de Morane ont identifié l’avion Bloch et le Sous-Lieutenant Lansoy a tenté de prévenir l’Adjudant Quememer de sa méprise. […]

Extrait du Rapport du Cdt du I/36: […] A 11h10 une grande partie du personnel du Groupe qui se trouvait sur le terrain vit apparaître à basse altitude l’avion qui paraissait en difficulté et essayait de se poser.
Le train et les volets paraissaient en position normale d’atterrissage, mais on s’aperçut que l’empennage portait des déchirures ; au moment des dernières manœuvres, un seul des moteurs étant réduit, l’avion parcouru ainsi plus de la moitié de la bande d’atterrissage et se trouvait à environ 4 m au-dessus du sol. Le régime du moteur réduit fut augmenté, l’avion s’éloigna au-delà de la piste , s’élevant à environ 100 m d’altitude, il commença à virer lentement, mais après un quart de tour complet il parut désemparé et s’écrasa au sol à environ 1Km Ouest du terrain.
A l’arrivée du personnel accouru aucun membre de l’équipage n’était pris sous les débris. Le Lieutenant Pierrat, debout près du moteur droit, faisait fonctionner l’inxtincteur de cabine en vue de combattre un début d’incendie.
Le Capitaine Laurent avait été projeté à 7 ou 8 mètres. Les premiers arrivants constatèrent son décès.
L’Adjudant-Chef Loussalez paraissait avoir reçu une forte commotion à la tête, s’agitant en tenant des propos sans suite où il n’était question que de "Morane".
Le sergent Clémenceau projeté à 4 ou 5 mètres de l’avion gisait sur le dos. Il portait une profonde blessure à la hauteur du rein droit.[…]
[NDLR – 5 obus, de nombreuses balles perforantes, incendiaires et autres ont frappé l’avion, d’après le rapport de l’Officier Mécanicien.]

Article où l'on parle du n°122 sur fr.wikipedia.org (Lien transmis par Claude Dannau)
Photo du Cne Pierre Laurent sur www.memorialgenweb.org (Lien communiqué par Claude Dannau)